Cher….


Vence, le 25 mars 2020
Chère Norah,

Ce confinent est une super nouvelle pour moi, depuis ton arrivée tu as un emploi du temps de ministre. Sorties au parc, ludothèque, médiathèque, librairie, sortie à la mer, à la montagne… Bref, on n’a même pas eu le temps de faire vraiment connaissance toi et moi ! Mais depuis le confinement maman te laisse enfin auprès de moi, tu peux me câliner et moi j’apprends à te connaître, ton odeur, tes sourire, tes rires… (même si il ne faut pas se voiler la face, tu te fais une joie de me tirer les poils, me baver dessus ou encore te moucher sur moi) c’est un immense bonheur pour moi en plus on a même pu fêter tes 3 mois ensemble.

Je voulais juste te dire que plus le temps passe plus je t’aime et je suis heureuse de te tenir la main chaque nuit. Encore plus depuis que ce vilain coronavirus t’a contaminé ! Je crois même que ça rassure maman de te voir me câliner, elle sait que je veille sur toi. J’ai confiance moi, tu sais. Je sais que tu es une battante, un cadeau de la nature. Tu as une telle joie de vivre et une telle énergie que je sais au plus profond de mes poils que ce virus tu n’en feras qu’une bouchée et tu prouveras à tous ces docteurs que toi tu préfères laisser l’assistance respiratoire aux autres. Un jour cette histoire ne sera qu’un mauvais souvenir, tu raconteras à tes enfants comme déjà tout bébé tu étais une super nana (et j’espère que je serai toujours à tes côtés).

J’ai hâte de te retrouver en forme, je t’envoie plein de bisous.

Ton doudou d’amour, Odette.

 

BRAS, le 25 mars 2020
Chère Lilou,

Je voudrais te remercier. Tu ne me laisses pas seule au fond du bac de l’imprimante, non ! Tous les jours, délicatement, tu me choisis et tu me transformes, moi, la feuille si blanche, si vide, en une feuille colorée et lumineuse. Cela me rend si heureuse et si vivante ! Parfois même, tu me chatouilles avec tes feutres ! Je me souviens, quand tu étais petite (aujourd’hui tu as 8 ans), tu avais pleuré lorsque, involontairement, tu m’avais fait un trou. Sache que cela ne me fait pas mal. Mais cela m’a donné une idée. J’aimerais beaucoup devenir une véritable feuille à dessin si épaisse et si résistante ! J’espère y arriver un jour ! Je te laisse Lilou et te remercie pour tous ces jolis dessins et les nombreux à venir !

Feuillette

Sweethome, le 25 Mars 2020

Chère Juliette,

Cette période de confinement où l’on vit plus de moments ensemble me donne envie de t’écrire.

Je ne vais pas te demander comment tu vas.

Je sais bien que cette période est stressante pour toi.

Tu es coincée à la maison sans savoir jusqu’à quand.

Tu dois te désintoxiquer de ton agitation perpétuelle, revenir à l’essentiel et faire des choses avec conscience sans gamberger.

Je suis le compagnon idéal pour cela.

Quand tu m’as en main, tu te concentres.

Tu sais que je ne tergiverse pas. Je vais droit au but.

Ça fait maintenant plus de deux ans qu’on vit ensemble.

Je me rappelle du début de notre relation.

Tu me trouvais formidable.

J’étais révolutionnaire pour toi.

Tu me rangeais dans mon écrin pour que je reste intact.

J’avais une place à part dans ta vie puis la routine s’est installée entre nous.

Maintenant, tu me mets avec mes semblables.

Je sais bien que j’ai toujours ma place dans ta vie.

Tu me cherches dès que tu as besoin.

J’avoue que j’aimerais revoir la lueur dans tes yeux, celle de l’époque où tu me trouvais formidable.

Si tu as le temps, pourrais-tu me donner des nouvelles de mon étui protège-lame ?

A très vite.

Prends soin de toi et de tes jolis doigts.

Ton couteau céramique

O.T.

 

 

Antibes le 25 Mars 2020
Cher Niel’s,

Tu sais que j’ai toujours eu pour toi une profonde admiration mais aujourd’hui une profonde tristesse. Lors de notre rencontre, tu m’as certifié que nous irions loin ensemble. Que certes le parcours serait semé d’embûche mais que nous serions amis pour la vie. Notre amitié a été sincère et forte. Avec toi, j’ai grimpé, j’ai marché, j’ai descendu et j’ai couru.

Oh oui courir ça on l’a fait ensemble. D’abord c’était très dur. On a évolué de 5 en 5 jusqu’à 1 heure. Et lorsqu’on a atteint une heure on a alors avalé les kilomètres le plus vite possible.

Quand nous étions heureux, tu chantais pendant que je faisais la rythmique. Quand tu étais triste, tu me parlais et je suivais gentiment ton rythme.

En 2018, au bout d’un an et demi de complicité, tu nous as inscrits à « courir pour une fleur ». On a tout donné et nous y sommes arrivés en moins d’une heure.

Nous étions crevés mais ivres de bonheur. Lorsque nous sommes rentrés à la maison, tu m’as posée sur l’étagère. Et à chaque fois que tu pars courir tu me prends dans ta main. Lorsqu’on te demande pourquoi, tu réponds que je suis ton énergie.

Seulement voilà, je me fais vieille et il va falloir me remplacer. J’ai sélectionné 2 amies qui pourraient le faire Prends le temps de faire au moins une course avant de les juger. Crois-moi, elles ont une énergie débordante qui t’empêchera comme je le faisais d’avoir un point de côté.

Tendrement Alcaline

 

Aigaliers, le 25 mars 2020
Chère Delphine,

Ce soir, puisque la fée Sophie me donne, grâce à sa magie, la parole pour quelques minutes encore, je vais un peu te parler de moi. Et de toi…

Nous nous sommes rencontrés alors que tu étais un tout jeune bébé ! Je t’ai toujours connue en fait ! La première fois que je t’ai vue, tu n’étais qu’un nourrisson venu avec ses parents voir ses grands-parents, Babou et Dada, dans leur appartement du 13è arrondissement de Paris. C’était au mois d’août 1971, il faisait chaud.

Ta grand-mère avait décidé, pour l’occasion, de préparer ses fameuses et délicieuses Wiener schnitzel. Ah, ses escalopes viennoises ! Tendres, savoureuses… Elle en avait rapporté la recette d’un long séjour à Vienne à la fin de la guerre… Période trouble… Pour ce faire, elle m’avait saisi et m’avait fait frapper, frapper et frapper encore de pauvres escalopes de veau jusqu’à ce qu’elles deviennent minces et fondantes…

J’ai continué à te voir très régulièrement ensuite, me mettant souvent en action quand tu venais voir Babou et Dada. C’est que Babou les préparait tellement bien, ses Wiener schnitzel, que ta sœur et toi lui en réclamiez souvent !

Et puis Babou est partie, puis Dada…

Lors de la vente de leur appartement, quand ta maman t’a demandé ce que tu voulais garder, elle a été très étonnée que tu ne demandes que deux choses : la cuillère en bois avec laquelle ton grand-père préparait la mamaliga, la polenta roumaine, et moi, le marteau attendrisseur à viande. Deux simples ustensiles de bois au manche devenu courbe à force d’être utilisé…

Pourquoi deux vieux ustensiles comme nous peuvent-ils avoir de la valeur à tes yeux ? Une valeur financière peut-être ? Pff, nous sommes tout juste bons à être mis au feu ! Une valeur patrimoniale ? Il y en a bien d’autres comparables à nous… Nous ne sommes pas uniques, loin de là ! Une valeur affective peut-être ?… Ah, mais oui, je crois que c’est cela ! Je crois que nous représentons un peu tes grands-parents, encore là avec toi malgré la distance et le silence…

Alors, si c’est de cela dont il s’agit, j’ai une question à te poser : nous transmettras-tu à ta fille, quand toi aussi tu partiras ? Pourrons-nous être le fil entre les générations, le symbole du clan qui nous unit tous, au-delà de l’absence et du manque ?

Allez, minuit approche, il est l’heure pour moi de reprendre ma place dans le pot d’argile vert, à côté de la cuillère, présents en permanence avec toi, dans ta cuisine, près de toi.

Le marteau

 

 

Vence, le 25 mars 2020
Chère Sandrine,

Depuis huit levers de soleil je te vois ouvrir les volets de ta chambre seulement quand la roche se réchauffe. Sans que tu t’en doutes, je suis surpris mais heureux !

Mon impassibilité légendaire te cache mon bonheur lorsque, accoudée sur le rebord de la fenêtre, tu t’attardes à m’observer. Mon sourire intérieur accompagne le tien quand tu lèves les yeux, que le ciel est bleu, que l’annonce d’une nouvelle journée emplie ton cœur de satisfaction.

Alors, j’entends le son de tes joyeuses paroles quotidiennes : « Bonne journée mon petit bouddha! »

Sis là, ainsi que tu l’as soigneusement choisi, dans mon royaume minéral, ombragé par l’azalée japonais, pas de plus bel endroit pour moi.

Pourtant un seul regret, ne pouvoir à l’envi quitter ma carapace d’argile grise, marcher vers toi pour à mon tour te dire : « Très belle journée ma petite Sandrine. Reste zen ! ».

Avec bienveillance.

Ton cher petit bouddha.

 

Vence, le 25 mars 2020
Cher Bardia,

Je m’appelle crayon et j’ai des multi couleurs.

Je sais que tu m’aimes beaucoup. Parce qu’on travaille beaucoup ensemble. On dessine, on écrit des poésies et on écrit des devoirs et d’autres trucs.

Quand tu as besoin de moi, je t’aide.

Je suis toujours avec toi dans l’école.

Où tu veux, je suis avec toi.

Et moi aussi je t’aime.

Ton crayon

 

Nice, mercredi 25 mars 2020
Chère Blanche,

Du haut de ma console blanche rayonnante comme la neige, je passe mes journées en excellente compagnie : dinos de tous poils, grands ou petits -T-Rex, bracchiosaures, tout-petits triceratops, bien bien peints par ton cousin. Au milieu des origamis, livres-pop-up et toupie de mélèze, sous les yeux d’une petite biche cousue à grands soins de tes petites mains, je pourrais être le plus heureux.
Quand tu prends ce tambourin pour le faire résonner au milieu des jouets, ma journée s’illumine. J’aime ma vie de contemplation : du haut de ma petite console, je vois ton lit, et je te vois toi, jouant, trébuchant, sautant, rampant et parlant sans cesse. Mais s’il te plaît, ma vive Blanche, veux-tu bien un jour m’emmener là par terre, où tout seul je ne peux aller… Oui, bien sûr, je pourrais me faire tomber, mais de là- haut, ce serait risqué. Lapin de porcelaine je suis, et de moi ne resterait que mon grand manteau de poils verts, mon corps réduit en miettes.

S’il te plaît, ma jolie Blanche, je t’en supplie, sors-moi de là. Devant moi ce grand soleil, et moi toujours un prisonnier… sans barreau ni entrave, mais très très haut perché…

Mon rêve serait que tu me prennes et qu’enfin je découvre là tout en bas cette maison de rêve aux fenêtres roses, au jardin merveilleux. Salon de bois, piano rose, petit bureau, ce petit monde m’appelle, et surtout ce bel escalier que je rêve de monter. Car vois-tu, je dois te l’avouer, je suis vraiment jaloux de tous ces minuscules jouets que sans cesse tu prends : j’aimerais être parmi eux, ces touts petits lapins, Emma et Marie, la famille Chiffon Dog, la famille Lapin Chocolat, celle des Kangourous et des Ecureuils, Felicity Renard et surtout la chatte Eva qui n’a plus de parents et que tu aimes tant. Veux-tu bien un jour m’emmener dans ce royaume de petites poupées et d’animaux merveilleux pour enfin pouvoir rêver très très bien accompagné ?

Ton Pompon qui t’aime. »

 

Orléans, le 25 mars 2020
Chère Berthe,

Avec l’épidémie actuelle, ton regard a changé sur moi. Avant tu passais indifférente avec ton chariot dans l’allée du supermarché. Tu m’ignorais. Tu me regardais sans me voir. Tu me considérais comme un objet sans importance. Tu ne m’apportais aucune considération.

Aujourd’hui, tu me trouves indispensable pour ta survie. Tu ne fais plus la difficile, tu es tellement contente de me retrouver. Ma couleur et ma forme t’importent peu. Tu as compris que je suis devenue pour toi l’élément indispensable à ta survie. Sans moi tu n’es plus rien et tu ne peux pas vivre sereinement. Je suis devenue ta compagne de tous les jours. Tu me prends, tu me fais ma toilette, tu m’asperges de produits antiseptiques afin de compléter mon rôle premier.

Avant, au supermarché, tu préférais t’arrêter devant le rayon des tablettes de chocolat et tu te disais :« Laquelle me ferait plaisir ?. Tu y restais facilement une demi-heure ».

Aujourd’hui avec le confinement, on t’a demandé de faire des courses de première nécessité. Tu n’achètes donc que des produits indispensables à ta survie.

Tu as peur. L’angoisse s’empare de toi. On te répète toute la journée à la radio, à la télévision : lave-toi les mains, fais très attention aux produits que tu touches. Tu es complètement perdue. Tu essaies de t’imposer des règles d’hygiène très strictes. Tu nettoies tous les emballages des produits achetés. Tu te laves dix fois les mains quand tu rentres chez toi. Tu laves tes sacs de courses. Tous les soirs, tu frottes tes poignées de portes et tes boutons électriques.

Tu penses être protégée. Tu te donnes bonne conscience.

J’ai passé toute ma vie à tes côtés et tu ne me regardais à peine, tu faisais comme si je n’existais pas, je n’avais pas de valeur à tes yeux.

Je ne pensais pas que l’arrivée d’une épidémie me placerait en première ligne et que j’allais devenir ton amie de tous les instants, de toutes les minutes et de tous les jours.

Prends bien soin de toi.

Ton amie fidèle

ÉPONGE

 

Nice, le 28 mars 2020
Chère Gabrielle ,

Nous nous sommes rencontrées le 23 avril 2014, dans la ville de Patan, anciennement Lalitpur et ville royale, (cité de la beauté) à 25 km de Kathmandou.

C’était au bout d’un de ces chemins boueux et glissants, dans cette misérable échoppe en terre battue. J’étais là, dans les mains de celui qui me fabriquait, me ciselait, avec cette foi qu’éprouvent les Népalais en travaillant.

Je suis devenue TARA, déesse bienfaisante et de la santé.

Je me rappelle tes yeux émerveillés, me regardant avec envie. Respect pour la déesse que j’étais -et suis toujours-, respect aussi pour le travail magnifique de l’artiste. Mais tu étais perplexe car le prix demandé par celui qui me ciselait, me gravait, me martelait, était trop élevé pour toi. Tu as âprement négocié et obtenu une remise assez importante. Et je me suis vue, à peine née des mains de l’orfèvre, enfermée dans un sac. Et tu m’as promenée toute la journée dans Swayanbhunath dans le temple des singes aux 365 marches. Et tu as veillé jalousement sur moi toute la journée. Tu craignais qu’on ne m’enlève à toi. Tu avais peur que les singes ne me dérobent, car ce sont des chapardeurs toutes catégories. Mais nous sommes sorties indemnes de cette journée improbable, mais à vivre cependant.

De retour à Kathmandou tu m’as posée sur la table et tu m’as contemplée. Je sais que j’étais le fruit de ton envie depuis 35 ans. Je sais tout ça car je suis une déesse !

Puis tu m’as enveloppée avec beaucoup de soin dans des serviettes de toilette. Je sais pourquoi maintenant. Tu m’as fait faire un très long voyage en avion. Enveloppée de la sorte, rien ne pouvait m’arriver.

C’est sans ambages que j’entrai dans ton pays.

Tu as choisi ma place chez toi : au centre de la table, où je me vois de tous côtés, grâce au jeu de glaces. Et j’ai été le témoin de tes prières aux « Nam-myoho-renge-kyo » adressés à Bouddha. Je comprends ainsi ton attirance vers ma déité et je me sens bien dans ton univers d’où se dégagent des ondes familières

Tu es fière, contente et apaisée. Oui, apaisée car tu es allée bien au-delà de toi-même durant ton périple jusqu’aux sommets, rêve que tu considérais impossible. Mais il n’’est aucun rêve qui ne se réalise lorsqu’on le souhaite ardemment. Et c’est bien le cas. Tu as vaincu tes doutes, conforté tes envies.

Désormais, nous sommes ensemble et je suis là, témoin immuable de ton plus beau souvenir de voyage, un mantra séculaire roulé au cœur de moi.

TARA

 

 

Dormande, mercredi 25 mars 2020
Cher Robin,

Après la douche, tu sens le savon à la cerise qui est un parfum que j’adore. Tu m’emmènes avec toi pour manger et je sens la nourriture qui me met l’eau à la bouche. Des fois, j’aimerais que tu fasses tomber sur moi un petit peu de ton ragoût ou de ta mousse au chocolat… J’adore quand tu m’emmènes dans ton lit… Il sent bon la lessive ! A force de passer des nuits dans ton lit, j’ai découvert que la lessive n’était pas la même que celle avec laquelle tu me pomponnes et me dorlotes lorsque tu me laves. Quand tu me laves, tu me frottes avec une jolie éponge et – je t’en remercie d’ailleurs – tu ne me mets pas avec les autres habits dans la machine à laver. Dans la machine, c’est l’enfer ! J’ai connu cet enfer une fois. C’était après avoir été cousu. Pour me nettoyer, les personnes qui m’ont cousu m’ont mis dans la machine pour que je sois propre et prêt à être vendu. Dans la machine ça nous cogne dans les parois et nous fait mal, on est serrés avec d’autres habits, enfin bref… C’est horrible.

La fois où je suis allé dans la machine, j’étais en compagnie de plusieurs autres pyjamas qui avaient été cousus en même temps que moi par les autres employés. Il y en avait des grincheux, des qui étaient terrifiés à l’idée d’être vendus à des personnes qui les maltraiteraient, des qui se moquaient, des qui étaient méchants avec les autres sous prétexte qu’ils prenaient toute la place… Bon. Je ne veux pas me remémorer tous ces détails… En tout cas, sache que je te suis très reconnaissant que tu ne m’aies pas mis dans la machine.

Par contre, pour me sécher, tu me laisses suspendu la tête en bas, tu me mets des pinces, ça fait mal !!! Si tu veux me faire moins mal, tu peux me poser sur un radiateur, et attendre que je sois sec. En plus, ça va plus vite sur le radiateur. Et la journée, ne me suspends pas sur le crochet au- dessus de ta porte ! Plie-moi et pose-moi sur le bout de ton lit ! En général, ma vie est très douce grâce à tous les petits soins que tu me fais. La dernière fois, tu avais fait un trou dans la manche en accrochant une poignée de porte, ça m’avait fait mal. Mais 5 minutes après, tu m’avais recousu ! Je n’avais plus mal. Merci pour toute l’affection que tu me donnes !!!
Signé : Ton pyjama qui t’est reconnaissant de tes soins

 

Nice, le mercredi 25 mars.

Chère Olly,

Je veille sur toi le soir, sur ta table de nuit. J’exauce tes vœux, je te console.Tu me confies tes secrets et je t’explique les secrets de la vie. Mais cette fois-ci, j’aimerais moi aussi que tu m’écoutes. Car vois tu, moi aussi j’ai des peines.Par exemple le jour où j’ai été séparé de ma famille (tu vas pleurer!?). Je me rappelle du jour où la bonne odeur des ramens* envahissait la maison. Enfin, je veux dire la pagode**dans laquelle j’ai été recueilli. Je me souviens de mon enfance au Japon, pays du Soleil Levant, à l’ombre des cerisiers en fleurs (il faut émouvoir son auditoire;).Bien sûr, tu vas te dire que tout cela n’est que bonheur et joie !

En fait, tout cela est TOUT sauf bonheur et joie !(peut-être que j’en fait trop)

*bouillon de nouilles

**temple traditionnel japonais

Merci beaucoup !

Mitsuko, ton chat rouge japonais !