J’ai perdu une heure…

Image : Xaviandrew de Pixabay

 

J’ai perdu une heure et je ne sais plus ce que j’en ai fait… hier, je me suis levé à 5h, j’ai pris mon p’tit déj, je suis allée courir et là au retour il me manquait déjà 7 minutes. J’ai regardé ma montre et c’est un fait 7 minutes étaient parties sans me prévenir. Bon, 7 minutes c’est pas grave… Au retour, j’ai pris ma douche et j’ai vu partir dans le siphon encore 7 minutes. Là je comprends que la planète me dit stop, trop de dépense pour la planète.

Je sors de ma cabine de douche, je me sèche, me lave les dents et me mets du gel. Et là paf ! le gel m’indique force 4 ; fin de toilette, temps perdu 10 minutes pour se faire une coupe totalement ratée.

Je commence à trouver cela bizarre que tout soit chronométré mais bon le challenge me plait. Je vais aux toilettes avec mon journal, j’y reste plus longtemps que prévu car un article attire mon attention ; Et vlan 15 minutes dans les dents pour un article complètement absurde : LES PERTES DE TEMPS.

De tout temps on m’a appris que le temps c’est de l’argent, mais moi je n’ai pas d’argent et j’ai pas de temps à perdre à bavasser.

Je sors de chez moi, perte de 15 minutes car mon épouse s’est garée juste derrière moi pour m’empêcher de sortir… la jalousie maladive de cette femme m’exaspère.

Enfin j’arrive au bureau et je m’aperçois aux rires de mes collègues que quelque chose d’inhabituel est en train de se passer. Les rires deviennent insistants et c’est là que je m’aperçois que je suis en chaussons en forme de mickey.

6 minutes, j’ai mis 6 minutes pour rentrer chez moi, changer de chaussures et retourner au boulot. 6 minutes de plus de perdues.

Je me réveille c’est dimanche, ce n’était qu’un cauchemar… enfin je crois… mais j’ai dû me lever tard car il est 10h à mon réveil et pourtant Bob l’éponge vient de se terminer… oulala, j’ai besoin de vacances là. A n’avoir rien fait samedi j’ai perdu mon temps

Niel’s

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait.

Je rentre chez moi. Je dois faire mon ménage. Je me saisis du balai et commence à m’activer. Mais mes pensées font barrage.

Je pense à cet homme qui hante ma vie, qui me sort de ma routine, mais qui me fait souffrir.

Et me voilà arrêtée, sans que je ne m’en aperçoive, perchée sur mon balai, inactive, les yeux dans le vide, les pensées dans les limbes, le cœur à la poubelle.

Je perds mon temps, je perds ma vie, je perds mon cœur. Tant que je ne perds pas la raison !!! Mais la douleur d’amour est déraisonnable et se trouve aux antipodes de tout bon sens, de toute réalité.

Je vis sur un nuage mais quelquefois les nuages explosent en pluies diluviennes. C’est ce qui se produit en moi. Je vis désormais hors du temps qui passe qui passe, sans pour autant que je ne m’en rende compte, car plus rien n’est ressenti que la douleur, l’envie que l’Autre m’aime envers et contre tout, contre toute normalité, contre toute sagesse.

A cet instant, je souhaite que le temps s’arrête, qu’il ne poursuive plus sa course, qu’il ne me retienne plus et qu’il me dissolve, m’évitant de compter les jours, les heures durant lesquelles IL n’est pas là. Je me ressaisis. Je suis honteuse de mes pensées. La vie qui déroule le ruban du temps est pourtant belle et il faut la goûter, la mordre à pleines dents afin de ne pas regretter ne serait-ce que les minutes dont on n’a pas profité.

Les « tic » et les « tac » de l’horloge – fut elle de la vie – émettent un son, muet dans notre esprit, mais qui scande le déroulement de la journée, des semaines, des mois et de toute une existence. Belle métaphore, mais que je dois sans cesse garder en toile de fond dans l’oreille.

Il sera trop tard lorsque je ne l’entendrai plus.

Sans cela je vais devenir vieille avant l’âge. Je le sais le temps passe, les jours passent, les heures passent. Et je me retrouve une heure plus tard, hébétée dans mon soi-disant ménage, le pied sur mon balai, le mascara jusqu’au menton et la saleté éparpillée au sol.

Aujourd’hui, l’heure m’a emprisonnée dans un cycle négatif. Il est temps que j’en sorte pour retrouver la réalité quotidienne.

Mais voilà une heure perdue, que je ne rattraperai plus car dissoute à jamais dans le brouillard, que l’heure soit avancée ou reculée. Aujourd’hui nous perdons une heure, nous la rattraperons dans une autre saison.

Je me rattraperai aussi, je me suis rattrapée. Rien ni personne ne mérite l’abstraction du temps.

Gabrielle C.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait:

  • je l’ai perdue pendant le confinement.
  • J’ai perdu la notion du temps, des jours et des dates.
  • J’ai perdu tous les repères qui ponctuent ma vie.
  • J’ai perdu le temps partagé avec mes amis.
  • J’ai perdu les moments à admirer l’eau du fleuve qui s’en va vers l’océan.
  • J’ ai perdu mon activité physique: aller marcher tous les jours c’est ma «drogue à moi».
  • J’ai perdu mes visites dans les musées à la découverte de nouvelles expositions.
  • J’ai perdu mes bavardages avec les commerçants du quartier.
  • J’ai perdu le droit d’aller faire le marché proche de chez moi. C’est l’occasion, lorsque je suis devant l’étal du maraîcher, du boucher et du fromager de trouver une idée pour confectionner mes repas pour plusieurs jours.
  • J’ai perdu l’opportunité de partager un thé avec ma collègue de travail.
  • J’ai perdu tout contact avec les humains.

Lorsque je retrouverai l’heure perdue, je pourrai à nouveau recommencer à profiter des choses simples de la vie et les apprécier .

Odile T.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait. Il faut dire que des heures je commence à en avoir quelques-unes. Ça a commencé alors que j’étais tout petit, c’est comme qui dirait une vocation. Il suffit qu’une nouvelle heure apparaisse pour que je l’ajoute à ma collection. Et des nouvelles heures, croyez-moi ou pas, il en sort régulièrement. C’est comme si une machine s’était détraquée dans l’usine à fabriquer les heures et qu’elle en produisait sans plus pouvoir s’arrêter. Quelle aubaine pour moi qui les collectionne ! Des heures j’en accumule, j’en stocke. Des heures de sommeil, des heures joyeuses, des heures perdues, des heures sombres… Il y en a de toutes les sortes, si vous pouviez voir ça, c’est merveilleux !

Pour pouvoir s’y retrouver, pas le choix, il faut s’organiser. Alors je les groupe par paquets, et par paquets de paquets. Comme ça c’est plus simple. Par exemple quand j’en ai 24 nouvelles je fais un paquet que j’appelle un jour puis, quand j’ai beaucoup de paquets je les groupe encore et j’appelle ça un mois et ainsi de suite. C’est quand même plus agréable les heures quand c’est rangé.

Mais, assez régulièrement, il m’arrive d’en perdre une. Ce n’est pas bien grave me direz-vous, une de plus, une de moins avec toutes celles que vous avez. D’accord mais si ça se trouve c’était une heure magnifique, une des plus belles de ma collection que j’ai perdue et si je la retrouve pas je ne le saurai jamais.

Avouez que c’est triste quand même.

Bon, on ne va pas non plus trop s’apitoyer sur une heure perdue. Après tout, je peux toujours en ressortir quelques-unes de ma collection pour les admirer à nouveau. Mais ce n’est pas pareil, les heures rangées dans ma collection ont tendance à s’effacer avec le temps. Les plus brillantes à l’origine restent visibles le plus longtemps mais beaucoup sont fragiles et disparaissent malgré le soin que je mets à les emmagasiner.

Remarquez, c’est aussi un avantage car, avec le temps, il ne reste dans ma collection que les heures les plus éclatantes que j’ai réussi à amasser. Et quand on se retourne pour regarder elle étincelle de mille feux.

Je ne me vois pas arrêter de collectionner les heures, c’est une activité bien trop passionnante, mais arrivera surement un moment où j’en aurai trop, où je ne pourrai plus les accumuler. A ce moment-là, j’espère que j’aurai partagé ma collection avec assez de ferveur, avec assez de gens pour que certains aient envie de venir l’admirer à nouveau même si je ne suis plus là pour la leur monter.

Yannick M.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait… Je m’en suis rendu compte ce matin au réveil. A quel moment s’est-elle volatilisée ? J’ai beau mobiliser mes souvenirs, cela ne me revient pas. Pourtant hier soir elle était encore là, tout entière. Réfléchissons… Si je me remémore mes 24 dernières heures, peut-être retrouverai-je le moment où je l’ai perdue… Alors, hier, samedi, je me suis levée à 9h. J’ai pris mon petit déjeuner et fait ma toilette. A 10h, j’ai cuisiné un risotto aux champignons – succulent soit dit en passant – accompagné de sa truite fumée ainsi qu’un crumble aux pommes. A 12h, j’ai déjeuné, ou plutôt me suis-je délectée. A 13h, je me suis installée confortablement dans mon canapé devant le JT, si bien que je me suis endormie. A 15h, je me suis réveillée dans les vapes. Puis j’ai jardiné sous un soleil printanier. A 17h, j’ai bu un thé noir saveur fraise des bois puis j’ai bouquiné. A 18h, j’ai organisé un apéro-time avec des amis. Nous avons joué en ligne à « Kribbl », jeu qui consiste à dessiner des objets avec la souris pour faire deviner le plus de mots aux autres joueurs. A 20h, j’ai préparé une tarte provençale que j’ai engloutie devant le JT. A 21h, exténuée de ma journée harassante, j’ai profité d’un bain chaud et relaxant. « Ne rien faire fatigue », parait-il. A 22h, tromperie et vengeance au programme : j’ai regardé la nouvelle série intitulée « Why Women Kill » de Marc Cherry, créateur de la cultissime « Desperate Housewives ». A minuit, je me suis couchée. Après 9 heures de sommeil, je me suis réveillée. A mon grand étonnement, il était 10 heures ! J’ai donc perdu une heure pendant mon sommeil, mais quand exactement et comment, je n’en ai pas la moindre idée. Toujours est-il qu’à l’accoutumée, le dimanche matin à 9 heures, c’est l’heure de mon footing. Je n’ai donc malheureusement pas pu aller courir aujourd’hui… Cela dit, le ciel était particulièrement nuageux. Je n’étais pas à l’abri d’une averse. Vous sentez un manque cruel de motivation en moi, vous me trouvez oisive ? Non je suis simplement philosophe. A quoi bon me retourner le cerveau à la recherche de cette heure évaporée… Chronos, le dieu du Temps et de la Destinée, en a décidé ainsi. Nul n’est sensé ignorer que l’Homme ne peut aller à l’encontre des dieux. Je vais modestement accepter ce sort qui m’a été jeté. Après tout, ce jogging attendra bien une semaine…

Lauriane D.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait….

Dois-je m’en inquiéter ?

C’est quoi une heure ? Est-ce ce moment délicieux qui passe en cinq minutes et que l’on voudrait éternel ou celui qui semble une éternité parce que trop douloureux ou bien trop ennuyeux ?

Le temps est insaisissable. Le passé fluctue dans nos mémoires, le présent n’existe pas et le futur est avenir. Je me souviens de ce vers de Boileau : « Hâtons-nous, le temps fuit et nous traîne avec lui. Le moment où je parle est déjà loin de moi. »

Je n’aime pas les aiguilles, la petite qui se traîne, la grande que l’on s’obstine à vouloir voir bouger, la trotteuse qui tressaute, et, encore moins ces chiffres qui s’affichent éblouissants, agressifs, intrusifs : Tu es en retard, vite, vite… À quelle heure as-tu rdv avec Mme Y ou M.X ? Les enfants rentrent à quelle heure ? ….

Toute cette agitation…Toute cette angoisse du temps qui passe…

Alors, c’est décidé, les heures s’égrèneront sans moi.

Et, tant pis si cette heure perdue s’est noyée dans « le fleuve silencieux du temps au milieu de la nuit », je ne la regretterai pas !

Josyane D

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait…

Bon sang de bonsoir mais où a-t-elle bien pu aller se fourrer ? J’ai beau chercher partout depuis ce matin, pas moyen de remettre la main dessus !

Elle s’est carapatée pendant la nuit mais n’a pourtant pas dû partir bien loin puisqu’il y a le couvre-feu…

Peut-être a-t-elle envie de jouer à cache-cache ?

Je vais me replonger dans « À la recherche du temps perdu » pour y trouver quelques pistes. Ou sinon manger une madeleine pour mon « quatre heures »…

Et si, comme je le pressens…, je ne la retrouve pas je me consolerai en pensant que ça fera toujours une heure de confinement en moins !

Anne N.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait…

C’est ce matin en me levant que j’ai remarqué l’absence de cette heure, est-ce celle de 11 à 12 ? il me semble bien.

Vous savez cette heure où les enfants ont faim, la matinée se termine, la fatigue se fait ressentir mais les missions se multiplient et on se retrouve face à l’échec de ne pas avoir rempli tous ses objectifs. J’ai regardé dans ma bibliothèque, je me suis dit que c’était le meilleur endroit pour ranger une heure… puis finalement l’aurais-je oubliée dans le minuteur du four comme le gâteau ? J’ai cherché, cherché … j’ai remuée, ciel, terre, draps, jouets… je me suis dit que perdre une heure, c’était comme enlever le tic du tac… chaque personne a son heure, chaque jour a son planning mais si on supprime cette heure qu’allons-nous devenir ?

Punaise Clothilde ! comment peux-tu être si désorganisée ? perdre une heure… c’est comme arrêter le temps… Finalement serait-ce une mauvaise chose ? arrêter le temps ? l’espace d’un instant.

S’accorder un peu de répit, arrêter de vivre au rythme de cette foutu horloge ? réapprendre à vivre, respirer, écouter les oiseaux, lire un livre, laisser les enfants jouer sans être bercée par ce fichu planning qui nous détruit à petit feu… s’écouter un peu plus, se retrouver intérieurement.

J’ai passé ma matinée à chercher cette heure, les larmes ont coulé sur mon visage, l’angoisse de bouleverser mon planning, de ne plus avoir de repères, de ne plus être cette mère parfaite… puis j’ai compris, tout ne repose pas sur le temps, tout ne repose pas sur un planning. Alors j’ai arrêté de chercher cette heure, je l’ai laissée s’en aller, j’ai respiré et réappris à vivre… j’ai écouté pour la première fois mes enfants, mon conjoint, moi, mes envies, mon rythme, mon humeur… j’ai lâché prise et qu’est-ce que ça fait du bien !!!

Clothilde G.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait.

La pendule indique 7 heures 08 et je me suis levée à 6 heures 03.

Mais qu’est-ce que j’ai donc fait pendant cette heure où Monsieur dormait encore ?

Certainement rien…

Après quelques gorgées de café, la mémoire me revient.

Le linge qui traînait s’est rangé.

Les vestiges du dîner d’hier ont disparu.

Le café chaud a coulé dans la cafetière.

Le pain perdu s’est préparé pour être doré dans la poêle.

Et… le Monsieur à la grise mine qui vient de se lever, c’ est mon Mari !

Le pauvre Monsieur est perdu ce matin.

Il n’a plus ses repères.

Il n’y a plus de yaourt grec, ni de connexion internet.

À 7 heures 08, le pain perdu noircit dans la poêle et moi, je me souviens très bien de ce que j’avais envie de faire ce matin à 6h03.

J’ai assez perdu de temps.

Je laisse le pain perdu brûler et le Monsieur râler.

J’enjambe l’escalier et je me recouche avec mon livre et mon super-héros.

Je prends mon heure de bonheur maintenant, à l’écart des mauvaises ondes, pour ne pas oublier les bons côtés de la vie et profiter.

O.T

 

 

 

J’ai perdu une heure, mais où peut-elle bien être ?

Heure d’été ? Heure d’hiver ?

Je ne m’en souviens plus.

Heure active ? Heure oisive ?

Mais qu’ai-je pu bien en faire ?

Peut-être l’ai-je perdue bêtement à la chercher …

J’ai fouillé partout, sur Facebook, sur Netflix, Instagram… je l’ai sûrement perdue par-là, sans même m’en rendre compte.

C’est vrai ça se perd tellement facilement une heure, c’est tout petit, ça se faufile partout. Tu penses que tu l’as devant toi et oups … elle a filé.

A moins que je ne l’ai perdue cette nuit… il était deux heures et oups… il était trois heures à la seconde suivante ?

Ce doit être ça je pense.

J’en suis certaine en fait.

Je n’ai pas perdu une heure mais 51 heures.

C’est juste énorme !

Marion L.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait,

fait exprès ou tête en l’air ?

l’air de rien, je l’ai oubliée,

oubliée pour mon plus grand bonheur,

bonheur d’une heure, bonheur d’une vie,

vie de grand cœur, à la bonne heure!

DF

 

 

 

Je suis très remonté

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait…

Dans l’obscurité, alors que je rêvais

Mes aiguilles se sont plantées

Et ont pris la tangente

Et les voici trottant au travers d’un pré gris

et moi courant après, tel un lapin de mai

Raflant sans m’arrêter les secondes égarées

Semant sans m’en douter, par ma poche trouée

Les minutes gagnées

J’ai perdu une heure, une bonne, quelque part vers minuit

Si je la rattrape, je la tue

Ghislaine D.

 

 

 

J’ai perdu une heure, je ne sais pas ce que j’en ai fait. C’est sûr j’aurais dû faire attention, comme disait mon grand -père : « le temps c’est de l’argent » et de l’argent je n’en ai pas assez, surtout en ce moment avec le chômage. Le matin pourtant j’ai bien pris mon temps, levé ni trop tôt ni trop tard, un petit café, un coup d’œil aux infos, et hop top départ. Le tram est à 10 h40. J’ai du rab sur le temps qui me sépare de mon rendez- vous à Pôle emploi. Chic une place assise c’est rare. Je cale ma tête contre la vitre, le soleil caresse ma joue, je prépare l’entretien avec une conseillère qui ressemble à Josiane Balasko, en moins drôle, plutôt tatie Danièle. Je pars dans une torpeur cotonneuse où les sons me parviennent effacés, étouffés, bercée par le bruit des roues sur les rails je plonge doucement. Je me réveille à l’autre bout de la ville, au terminus. L’heure de mon rendez -vous est passée, voilà comment perdre une heure bêtement. Celle-là je ne la retrouverai pas mais je sais ce que j’en ai fait.

Suzanne S.

 

 

 

J’ai perdu une heure je ne sais pas ce que j’en ai fait. Merde, putain mais où est ce qu’elle est ? Bon Clara calme-toi dis moins de gros mots elle reviendra pas comme ça ! Mais bon sang elle a pas pu s’échapper sans que je m’en aperçoive. Réfléchissons c’est quand la dernière fois que tu l’as vu ? Où étais-tu il y a 2 heures ? Je regardais une émission débile à la tv c’est un fait. Donc il y a une heure ? « … » non impossible de me souvenir

Bon c’est vrai que je les collectionne en ce moment les heures mais quand même par les temps qui courent mieux vaut les garder au chaud. M’enfin c’est pas comme si on pouvait vraiment les garder mais on va quand même pas s’emmerder à donner son temps à d’autres hein ? Manquerait plus que ça tiens !

Ah ! Ahhhh ! Quelle idiote, juste devant moi sous mes yeux. Oh non non elle est bientôt écoulée vite Clara trouve une solution !!! Tu pourrais faire quoi ? Lire ? Pas le temps. Écrire ? Pfff perte de temps. Appeler ta grand-mère ? Boh elle doit certainement regarder une rediff de question pour un champion et j’ai pas trop envie de parler du contexte socio-économique du Venezuela.

En même temps y a pas une multitude de choses à faire c’est pas comme si j’étais toute seule dans ce cas. Et puis c’est pas comme si tu te cultivais pas tu fais de super recherches sur internet… tiens il s’appelait comment déjà l’arbre le plus vieux du monde ? Coniferus morticus machin chose… Je veux pas me trouver d’excuses mais quand même.  Bon il est quelle heure là ? Quoi ? Mais c’est une blague là !! Il a le feu au fesses le temps ou quoi c’est pas possible ! Zut. Bon j’ai retrouvé l’heure que j’avais perdu mais je viens d’en reperdre une autre. Alors Clara réfléchis ou sont-elles passées . Elles se sont pas faufilées par la fenêtre hein !!! Bon allez ça me gonfle de toute façon j’en ai pleins d’autres à gaspiller.

Clara G.